André Jol : Des mesures politiques pour encadrer les PAN dans le monde
La Coalition UAP des Pays-Bas aborde la question des rapports PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés) et de l'évaluation scientifique au Parlement européen.
Le 20 mars 2024 s'est tenu au Parlement européen l'événement: "UAP EU Airspace : Reporting and Scientific Assessment". L'introduction à la conférence organisée par l'eurodéputé Francisco Guerreiro a été assurée par André Jol, un représentant de la fondation UAP Coalition Netherlands, une ONG (organisation non gouvernementale) indépendante enregistrée en vertu du droit néerlandais.
Andre Jol est un professionnel expérimenté et un ingénieur chimiste dans le domaine de la qualité de l'eau, basé à Utrecht, aux Pays-Bas. Il travaille depuis plus de 35 ans dans le suivi, le conseil et l'évaluation des politiques et des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique au niveau européen. Il est actuellement trésorier de l'UAP Coalition Netherlands, qui, selon son site web, vise à représenter "les intérêts de tous les professionnels de l'aviation, des forces armées et de la police qui ont une expérience des phénomènes anormaux non identifiés. Il s'agit d'une organisation unique qui rassemble et représente ces professionnels (...). L'UAP Coalition Netherlands est dirigée par une équipe de bénévoles dévoués qui souhaitent créer un environnement de travail plus sûr pour ces professionnels".
André Jol a ajouté dans son discours d'introduction que "la fondation promeut la recherche, la sensibilisation, la coopération et les réglementations concernant les PAN".
M. Jol a souligné qu'il est “essentiel de comprendre l'importance des PAN et leur lien avec la sécurité de notre espace aérien, notre sécurité et notre conscience collective". Il a fait remarquer qu'au fil des ans, il y a eu une "augmentation des preuves basées sur un large éventail d'observations instrumentales (radar infrarouge, photographies, vidéos, observations visuelles) par des observateurs formés" tels que "les pilotes, le personnel militaire, le personnel des aérodromes, les scientifiques" ; et "les civils". Il a pris l'exemple du GEIPAN, l'organisation gouvernementale française officielle qui collecte et analyse les données sur les PAN. Il s'agit de la seule organisation officiellement reconnue comme telle en Europe, même si des organisations civiles de ce type existent et sont actives dans toute l'Europe.
Andre a fait remarquer que les présentations du GEIPAN mettent en évidence ce qui suit :
La plupart des observations peuvent être expliquées, par exemple, par des avions, des drones, des satellites, des planètes, des météores, etc.
La catégorie D représente 3 % des 3 637 observations totales qui ne peuvent être expliquées après enquête, soit exactement 100 cas - un pourcentage qui est cohérent avec de nombreuses autres bases de données internationales.
M. Jol a poursuivi en donnant un aperçu de déclarations convaincantes de responsables des autorités américaines pour illustrer la croissance et le développement de la problématique des PAN en dehors de l'Europe. Des déclarations percutantes de hauts fonctionnaires témoignant des preuves de l'existence des PAN :
Avril Haines (ancienne directrice adjointe de l'Agence centrale de renseignement des États-Unis) :
"Le fait est que nous ne comprenons pas tout ce que nous voyons, et cela n'est probablement surprenant pour personne à bien des égards."
Bill Nelson (administrateur de la NASA) :
Ils ont verrouillé leur radar sur lui, ils l'ont suivi, et tout d'un coup il s'est déplacé et il n'avait pas d'échappement, il n'avait pas de panache. Il n'y avait pas d'ailes visibles ni de moteurs d'aucune sorte. Nous ne savons donc pas ce que c'est, mais c'est quelque chose. C'est pourquoi j'annonce que la NASA a nommé un directeur de la recherche sur les PAN.
Kirsten Gillibrand (sénatrice américaine de New York) :
Nous voulons que cette erreur cesse. Si un aviateur voit quelque chose qu'il ne peut pas identifier, nous devons savoir de quoi il s'agit.
Barack Obama (ancien président des États-Unis) :
Il y a des images et des enregistrements d'objets dans le ciel dont nous ne savons pas exactement ce qu'ils sont, nous ne pouvons pas expliquer comment ils se déplacent, leur trajectoire. Ils n'ont pas de schéma facilement explicable.
Andre Carson (représentant américain de l'Indiana) :
Ce sujet a été classé dans la catégorie de la science-fiction. Cependant, l'apparition de PAN à proximité de nos bases militaires a été documentée et constitue une menace pour la sécurité nationale, d'autant plus que l'on ne sait pratiquement rien à leur sujet.
André Jol a commenté les récents progrès réalisés par les États-Unis en 2022 avec la création, à la demande du Sénat américain, d'un département au sein du Pentagone chargé de recueillir et d'analyser les observations des professionnels du gouvernement américain et de rendre compte régulièrement des résultats (AARO, All-Domain Anomaly Resolution Office). Il a cité Ryan Graves, pilote américain, qui est également intervenu en direct au Parlement européen pour faire part de son expérience et de son point de vue sur les PAN et les développements gouvernementaux sur le sujet.
En ce qui concerne la sécurité des vols, André Jol a posé la question suivante :
Pouvons-nous conclure que les PAN posent un problème de sécurité ? Pouvons-nous conclure que l'UAP pose un risque potentiel pour la sécurité des vols ? Si un pilote commercial accompagné de passagers rencontre un PAN, cela peut entraîner de la confusion, de la distraction et même un risque d'accident.
M. Jol a mis en évidence de manière pragmatique un problème pour l'UE :
Avec 32 000 vols par jour dans l'espace aérien de l'UE, nous pensons qu'il est nécessaire d'aborder ce sujet. En comprenant et en abordant le sujet européen, nous pouvons renforcer la sécurité et la sûreté de notre espace aérien.
Au-delà de la sécurité des vols, M. Jol a souligné que les PAN posent des problèmes de sécurité. Ils soulèvent des questions "dans notre espace aérien concernant la surveillance, les capacités de défense" et constituent des "menaces potentielles". Il est impératif d'étudier et de traiter ces questions".
André Jol a ensuite rappelé la réalité au sujet de la Chine et de la Russie. "La Chine a ordonné la neutralisation sur ordre de PAN dans au moins une province, voire plusieurs. Elle utilise l'IA pour rechercher les données concernant les PAN et les considère comme une menace nationale et un problème de sécurité aérienne. Nous savons également que le gouvernement russe est parfaitement au courant de l'existence de PAN et qu'il effectue des recherches sur ce sujet”.
Lorsqu'ils étudient les 3 % de PAN inexplicables, les experts identifient les caractéristiques spécifiques suivantes, appelées les cinq observables :
Suspension positive (capacité à voler sans moyen apparent de propulsion ou de sustentation).
Accélération instantanée (atteinte d’une vitesse très élevée en très peu de temps).
Vitesse hypersonique (capacité de voyager beaucoup plus vite que la vitesse du son sans bang sonique ou autres effets physiques).
Voyage trans-médian (déplacement sans rupture dans l'espace, l'air et l'eau).
Faible observabilité (capacité de se dissimuler à l'observation visuelle et aux capteurs).
André Jol a conclu que les PAN "représentent un défi important pour nos connaissances et notre compréhension scientifiques actuelles", alors que de plus en plus de scientifiques commencent à prendre le sujet plus au sérieux, en "étudiant les PAN, il est possible de repousser les limites de notre compréhension de la physique, de la technologie et peut-être même de la nature de notre univers".
La Coalition UAP Pays-Bas, par la voix d'André Jol, souligne qu'après 80 ans d'observations et de rapports, les témoins doivent être pris au sérieux. La stigmatisation qui entoure "les professionnels des forces armées de l'aviation, les forces de l'ordre, mais aussi les citoyens, qui ont signalé des observations de PAN ont été confrontés au scepticisme, à la moquerie, ou même à des preuves de répercussions rationnelles". André a mentionné un événement célèbre aux Pays-Bas :
L'affaire Soesterberg, qui s'est déroulée en 1979. Douze militaires néerlandais ont vu un objet de forme triangulaire d'environ 45 mètres voler lentement au-dessus de leur base aérienne, qui devait d'ailleurs rejoindre celle des États-Unis. Aujourd'hui encore, les témoins estiment qu'ils n'ont pas été pris au sérieux.
Cet exemple illustre le fait que la santé mentale des témoins de PAN reste une question clé du phénomène, pour les professionnels et les citoyens. "Ne pas pouvoir parler de ses rencontres (et) même être ridiculisé peut certainement avoir un effet négatif sur la santé des professionnels. L'importance du partage des expériences et des émotions après de tels événements est cruciale pour le bien-être de ces professionnels".
Permettre "un soutien psychosocial et créer un environnement où les professionnels peuvent librement partager et traiter leurs expériences et leurs émotions est vraiment important". Par conséquent, "il est crucial que les décideurs politiques créent un environnement et les cadres législatifs nécessaires pour permettre aux témoins de se sentir à l'aise pour parler de leurs expériences et de savoir qu'ils seront entendus, respectés et soutenus".
"Nous espérons que cet événement historique au Parlement européen contribuera à mettre fin à la stigmatisation.”
André Jol a conclu en formulant trois recommandations principales et un souhait de progrès pour le Parlement européen :
L'importance de sensibiliser et d'éduquer les décideurs politiques, les scientifiques professionnels, les médias et le public à la réalité et à l'importance de la PAN.
La nécessité de donner la priorité à la collecte de données sur les PAN par le biais d'une surveillance avancée et de renforcer la recherche multidisciplinaire : "En tirant parti de l'expertise, de la recherche technologique, des ressources et de la collaboration internationale, nous pouvons acquérir une compréhension plus approfondie de ces phénomènes".
La nécessité d'établir des protocoles et des procédures clairs en matière de signalement. Il s'agit notamment de mettre en place des canaux permettant aux pilotes et au personnel militaire, ainsi qu'aux autres tendances observées, de signaler les observations. Il conclut : "Nous devrions inclure explicitement les PAN dans une législation européenne pertinente, par exemple en matière de sécurité aérienne et de droit de l'espace”.
"Toutes les parties prenantes au sein de l'UE ont la responsabilité d'aborder ce sujet avec sérieux, intégrité et rigueur scientifique. Ce faisant, nous pouvons tous garantir la sûreté, la sécurité et le bien-être des citoyens (européens)", a conclu André Jol.
Transcription
Tout d'abord, je voudrais dire que je suis très honoré et privilégié d'être ici et je voudrais remercier Francisco Guerrero pour l'organisation de cet événement historique. La Coalition UAP Pays-Bas est une ONG indépendante. Nous représentons les intérêts des professionnels de l'aviation, des forces armées et de la police qui ont été confrontés à des phénomènes anormaux non identifiés (PAN). Nous promouvons également la recherche, la sensibilisation, la coopération et les réglementations concernant les PAN avec une équipe dévouée (de bénévoles). Il est donc essentiel de comprendre l'importance des PAN et leur impact sur la sécurité de notre espace aérien, sur notre sécurité et sur notre conscience collective.
Permettez-moi d'abord d'expliquer ce que sont les PAN. La définition la plus simple est la suivante : "tout ce qui se trouve dans l'espace, dans l'air, sur terre ou en mer et qui ne peut être identifié". Dans le passé, on utilisait le terme OVNI (Objet Volant Non Identifié). Mais aujourd'hui, avec l'augmentation du nombre d'informations disponibles et de capteurs en ligne, nous savons que ces phénomènes sont également observés dans d'autres domaines, comme la mer, et c'est pourquoi l'acronyme et la définition ont été modifiés. Au fil des ans, les preuves se sont multipliées et reposent sur un large éventail d'observations instrumentales, par exemple des radars infrarouges, des photographies, des vidéos, mais aussi des observations visuelles effectuées par des observateurs qualifiés, c'est-à-dire des pilotes, du personnel militaire, du personnel d'aérodrome, des scientifiques, etc. mais aussi des civils.
Des quasi-collisions impliquant des avions militaires ou commerciaux ont en effet été rapportées dans le passé. De nombreuses observations ont également été effectuées sur des aérodromes militaires, dans des installations de stockage d'armes nucléaires et dans des centrales nucléaires. Nous estimons donc qu'il s'agit d'un sujet très sérieux. Ces dernières années, de nombreux observateurs qualifiés, tels que des pilotes et des militaires, ont fait part de leurs expériences et de leurs observations.
De quoi parlons-nous maintenant ?
Je pense aux diapositives de l'organisation GEIPAN, qui est l'organisation gouvernementale française officielle qui recueille des données sur les PAN. Les analyses de ces rapports proviennent de la seule organisation officiellement reconnue comme telle en Europe. Mais bien sûr, il existe de nombreuses organisations civiles qui mènent des activités similaires. Le message principal est que la plupart des observations peuvent être expliquées par des avions, des drones, des satellites, des planètes, des météores, etc. Cependant, comme vous le verrez dans la catégorie D, il y a un pourcentage d'environ 3 %. C'est également le cas dans de nombreuses autres bases de données, dans lesquelles une telle fraction d'observations ne peut être expliquée. Et c'est là la partie intéressante des PAN. Comme je l'ai déjà dit, Edoardo Russo parlera plus en détail de l'histoire des PAN en Europe et en dehors de l'Europe.
La question qui se pose maintenant, bien sûr, est de savoir pourquoi nous devrions nous intéresser aux PAN ? Pourquoi sont-ils importants ? Et l'autre question est de savoir s'ils sont vraiment réels.
Tout d'abord, au cours des 80 dernières années, des observateurs qualifiés ont vu des choses qui étaient considérées comme fantaisistes. Cela ne semble pas logique, car nous comptons beaucoup sur ces mêmes professionnels pour être de bons observateurs dans le cadre de leurs fonctions.
Deuxièmement, je pense qu'il est intéressant d'entendre ce que les principaux dirigeants et personnes clés, par exemple aux États-Unis, disent sur le sujet des PAN. J'aimerais donc vous montrer une courte présentation dans laquelle plusieurs personnes s'expriment.
(Témoignages oraux diffusés sur vidéo)
“Je pense que l'essentiel est que nous ne comprenons pas tout ce que nous voyons, et cela n'est probablement surprenant pour personne à bien des égards”.
“Ils ont verrouillé leur radar sur l'avion, ils l'ont suivi, et tout d'un coup il s'est déplacé et il n'avait pas d'échappement, il n'avait pas de panache. Il n'y avait ni ailes ni moteurs visibles. Nous ne savons donc pas ce que c'est, mais c'est quelque chose. C'est pourquoi j'annonce que la NASA a nommé un directeur de la recherche sur les PAN”.
"Nous voulons que cette erreur cesse. Si un aviateur voit quelque chose qu'il ne peut pas identifier, nous devons savoir de quoi il s'agit.
“Il existe des images et des enregistrements d'objets dans le ciel. Nous ne savons pas exactement ce qu'ils sont, nous ne pouvons pas expliquer comment ils se déplacent sur leur trajectoire. Ils n'ont pas de schéma facilement explicable”.
“Ce sujet a été classé dans la catégorie de la science-fiction. Cependant, la présence de drones à proximité de nos bases militaires a été documentée et constitue une menace pour la sécurité nationale, d'autant plus que l'on ignore pratiquement tout de ces engins.”
Un autre développement aux États-Unis a été la création, en 2022, du bureau de résolution des anomalies dans tous les domaines (All Domain Anomaly Resolution office), explicitement créé à la demande du Sénat américain. Il s'agit d'un département du Pentagone qui recueille et analyse les observations de PAN des professionnels du gouvernement américain et rend compte régulièrement des résultats. Il y a beaucoup à dire sur ces rapports. Je ne le ferai pas ici. Je pense que Ryan Graves, nous en dira plus sur sa propre expérience en tant que pilote, mais aussi sur l'intérêt croissant que suscite ce sujet aux États-Unis. Et quelles sont les raisons de l'évolution de la politique américaine.
La question suivante est de savoir si nous pouvons conclure que les PAN représentent un risque potentiel pour la sécurité des vols. Si un pilote commercial et des passagers rencontrent un PAN, cela peut entraîner de la confusion, de la distraction et même un risque d'accident. Avec 32 000 vols par jour dans l'espace aérien de l'UE, nous pensons qu'il est nécessaire d'aborder ce sujet. En comprenant et en abordant le sujet européen, nous pouvons renforcer la sécurité de notre espace aérien. Christian Van Heijst nous fera part de son expérience et de celle d'autres pilotes.
Un autre aspect clé est la question de la sûreté. À une époque où les tensions politiques et géopolitiques sont exacerbées et où les progrès technologiques sont rapides, la présence d'objets non identifiés dans notre espace aérien soulève des questions sur la surveillance, les capacités de défense et les menaces potentielles. Nous pensons qu'il est impératif d'explorer et de traiter ces questions. Il est également intéressant de noter que la Chine a ordonné la neutralisation sur ordre des PAN dans au moins une province, voire plusieurs. Elle utilise l'IA pour rechercher les données concernant les PAN et les considère comme une menace nationale et comme un problème de sécurité aérienne. Nous savons également que le gouvernement russe est au courant de l'existence de PAN et qu'il effectue des recherches à ce sujet.
La question suivante est de savoir quelles sont les caractéristiques spécifiques de ces 3 % de PAN, qui ne sont pas explicables. Qu'est-ce qui les rend uniques ?
Les experts parlent de cinq éléments observables
La portance positive, c'est-à-dire la capacité de voler sans moyen de propulsion ou de sustentation apparent,
L'accélération instantanée. Ils peuvent atteindre des vitesses très élevées en très peu de temps,
La vitesse hypersonique, ils peuvent voyager plus vite, beaucoup plus vite que la vitesse du son. Sans bang sonique, ni autres effets physiques.
Les engins se déplacent à travers l'espace, l'air et l'eau de manière transparente,
Peu observables. Ils sont capables de se dissimuler à l'observation visuelle et aux capteurs.
Cela signifie donc qu'ils représentent un défi important pour nos connaissances scientifiques actuelles. Il est favorable de voir que de plus en plus de scientifiques considèrent les PAN comme des objets réels qui doivent être étudiés sérieusement. L'étude des PAN permet de repousser les limites de notre compréhension de la physique, de la technologie et peut-être même de la nature de notre univers. Beatriz Villarroel en dira bien sûr plus sur les besoins en matière de recherche et sur les travaux en cours.
La dernière chose dont je voudrais parler est l'importance de prendre au sérieux les témoins de PAN. Depuis plus de 80 ans, les professionnels des forces armées de l'aviation, les forces de l'ordre, mais aussi les citoyens, qui ont signalé des observations de PAN ont été confrontés au scepticisme, à la moquerie ou même à des preuves de répercussions rationnelles. À cet égard, j'aimerais mentionner un exemple assez célèbre aux Pays-Bas : l'affaire Soesterberg, qui s'est produite en 1979. Douze militaires néerlandais ont vu un objet triangulaire d'environ 45 mètres de diamètre survoler lentement leur base aérienne, qui devait d'ailleurs rejoindre celle des États-Unis. Aujourd'hui encore, les témoins estiment qu'ils n'ont pas été pris au sérieux.
Ce témoignage est extrait d'un documentaire récemment publié par Brahma Rosa et projeté dans de nombreux cinémas aux Pays-Bas. "À Soesterberg, l'armée de l'air met fin à toutes les spéculations. Elle donne sa propre explication à l'observation des militaires. Il s'agissait de phares de voitures qui se reflétaient dans l'air à cause de la reflection. Ils l'ont tout simplement rejeté. Ils ont dit que c'était juste un reflet dans l'air. C'était ceci, c'était cela. Ce n'est pas possible. S'il y a tant de gens autour de ce phénomène qu’ils auraient dû le prendre au sérieux à 100 %".
Ainsi, la stigmatisation et l'impossibilité de parler des rencontres inexpliquées, voire le fait d'être ridiculisé, peuvent certainement avoir un effet négatif sur la santé des professionnels. L'importance du partage des expériences et des émotions après de tels événements est cruciale pour le bien-être de ces professionnels. Il en va de même pour les expériences de PAN.
C'est pourquoi nous pensons que le soutien psychosocial et la création d'un environnement dans lequel les professionnels peuvent librement partager et traiter leurs expériences et leurs émotions sont vraiment importants. À cet égard, et cela a déjà été établi par Francisco, nous pensons qu'il est crucial que les décideurs politiques créent un environnement et les cadres législatifs nécessaires pour permettre aux témoins de se sentir à l'aise pour parler de leurs expériences et de savoir qu'ils seront entendus, respectés et soutenus. Nous espérons que cet événement historique au Parlement européen contribuera à mettre fin à la stigmatisation.
Enfin, j'aimerais parler un peu de ce qui pourrait être fait à l'avenir. Tout d'abord, nous pensons qu'il est important de sensibiliser et d'éduquer les décideurs politiques, les scientifiques professionnels, les médias et le public à la réalité et à l'importance de la PAN. Deuxièmement, nous devons donner la priorité à la collecte de données sur les PAN par le biais d'une surveillance avancée, et nous devons renforcer la recherche multidisciplinaire. En tirant parti de l'expertise, de la recherche technologique, des ressources et de la collaboration internationale, nous pourrons mieux comprendre ces phénomènes. Troisièmement, nous devons établir des protocoles et des procédures clairs en matière de notification. Il s'agit notamment de mettre en place des canaux permettant aux pilotes, au personnel militaire et aux autres tendances observées de signaler les observations. Enfin, nous devrions inclure explicitement les observations dans la législation européenne pertinente, par exemple en matière de sécurité aérienne et de droit de l'espace.
Pour conclure, nous pensons que toutes les parties prenantes au sein de l'UE ont la responsabilité d'aborder ce sujet avec sérieux, intégrité et rigueur scientifique. Ce faisant, nous pourrons tous garantir la sûreté, la sécurité et le bien-être de nos citoyens.
Je vous remercie de votre attention et j'attends avec impatience la discussion sur ce sujet.
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