Colonel à la retraite Karl Nell : "Une intelligence non humaine a interagi avec l'humanité, et il y a des personnes non élues au sein du gouvernement qui en sont conscientes."
Remplaçant le lanceur d’alerte David Grusch, Karl Nell a répondu aux questions d’Alex Klokus à propos des PAN et de la vie extraterrestre
Le 21 mai 2024, une des plus grandes conférences américaines sur les hautes technologies, la SALT I Connections New York 2024 a accueilli une discussion de 20 minutes sur le sujet des ovnis. Le fondateur de SALT, Alex Klokus, a interrogé le colonel à la retraite Karl Nell. Il a été connu pour la première fois dans l'article du Debrief comme caution morale de l'identité et de la qualité du lanceur d'alerte David Grusch.
Après avoir détaillé un impressionnant CV, mêlant Défense nationale, enjeux spatiaux, diplômes d'études Stratégiques et de Science de l'informatique, passages dans le secteur privé auprès de Lockheed Martin et Northrop Grumman, Nell a répondu sans broncher à une question directe d'Alex Klokus concernant son opinion sur la possible visite d'intelligences non humaines sur Terre :
"L'intelligence non humaine existe. L'intelligence non-humaine a interagi avec l'humanité, cette interaction n'est pas nouvelle. Et cette interaction se poursuit. Et il y a des personnes non élues au sein du gouvernement qui en sont conscientes" . Il a ajouté : "Il n'y a aucun doute".
L'importance d'une telle prise de position ne peut être sous-estimée. Non seulement un cadre de haut niveau de la Défense américaine déclare que des intelligences non-humaines ont été en contact avec l'être humain, mais il valide ce qui a été étiqueté comme une théorie du complot pendant des décennies. Il mentionne que selon lui des fonctionnaires non élus, donc ne disposant pas de la délégation du pouvoir par les mécanismes démocratiques, seraient au courant d’un tel fait. Et il insiste ensuite en déclarant que cela ne fait aucun doute pour lui.
On peut bien sûr se poser la question des sources de ces informations dont dispose le colonel Nell pourle Colonel Nell dispose pour asséner de telles déclarations. La question lui est posée d'ailleurs par Alex Klokus. Karl Nell répond que d'autres ont déjà fait des déclarations semblables, citant Haïm Eshed, ancien chef du programme spatial israélien et officier du renseignement, et Paul Hellyer, l'ancien ministre de la Défense du Canada.
Dans une interview accordée à Wired, ce dernier a déclaré :
"Je suis sûr qu'il y a des extraterrestres qui sont au courant de ce que je fais, probablement plus d'une espèce parce qu'ils communiquent par télépathie mentale et par conséquent ils peuvent lire dans votre esprit, et vous ne pouvez même pas cacher ce que vous pensez".
Haim Eshed avait lui déclaré au journal israélien Yediot Aharonoth qu'il existait une "Fédération Galactique" en contact avec les américains, les russes, les japonais, les anglais et les chinois".
Or, Nell considère cela comme des "données". On peut se demander ce qui l’a poussé à choisir ces prises de paroles appuyées sur aucun document tangible, alors que des études radar, montrant des cinétiques inexplicables d'engins arrivant de nulle part et vus par de multiples témoins au sol, ont été publiées depuis longtemps.
Il cite ensuite les noms de :
Christopher Mellon, assistant adjoint au Secrétaire de la Défense ayant accès aux programmes secrets américains
Lue Elizondo, ancien chef du programme d'enquête sur les ovnis du Pentagone AATIP
David Grusch, lanceur d'alerte qui avait porté deux plaintes concernant la dissimulation aux autorités d'un programme de récupération d'engins, et les représailles qu'il avait subies.
D'aucuns pourraient se demander si Mellon et Elizondo auraient les mêmes positions que Eshed et Hellyer.
Il poursuit en évoquant les efforts des sénateurs Schumer et Rubio, tous deux membres du “Gang des 8”, la plus haute instance de sécurité des Etats-Unis, qui ont tous deux pris la parole pour se plaindre de dissimulation d'informations concernant les PAN.
Plus loin dans l’interview, il mentionne les sénateurs Rounds et Schumer, qui avaient proposé une loi pour organiser la déclassification contrôlée des archives ufologiques des États-Unis, et leur plaidoyer commun lorsque le texte avait été grandement vidé de sa substance lors de son passage par la Chambre des Représentants,. Celle-ci était alors dirigée par le Député Turner, de la circonscription de la base de l’Air Force Wright Patterson. Nell conclut ce point en espérant que des nouveaux éléments législatifs en cours d’écriture permettront de renforcer à nouveau ce texte.
Comme deuxième argument, il présente une déduction logique de la présence de vie sur d'autres planètes et de leur visite possible sans détection de signaux par SETI, en prenant le modèle de l'homme et de l'abandon progressif des technologies radio.
Le reste de la discussion porte sur les enjeux fondamentaux de la levée du secret sur le sujet et les risques sociétaux d'une divulgation catastrophique de tous les éléments qui ont été cachés au public. Il explique ainsi la volonté des Etats de dissimuler ces informations, précisant que ce n'est pas la première que ce sujet éclot à la lumière de la scène publique. Cependant, pour lui, les bénéfices moraux, sociétaux et technologiques l'emportent sur les besoins de sécurité nationale.
Il pense néanmoins qu'il ne faut pas être naïf et ne pas considérer que ce qu'il nomme comme étant des civilisations sont entièrement altruistes ou bien entièrement mal intentionnées.
Interrogé par Alex Klokus sur la possibilité de mettre fin au secret sur les PAN dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles, Nell répond :
“Il s'agit d'une sorte de réglementation des armes pour la destruction mutuelle assurée, même si cela ne nous plaît pas, c'est une sorte de régime géostratégique stable. Vous savez, l'idée du bouclier de défense de l'ère Reagan est également un scénario très stable, mais passer de l'un à l'autre est très instable. C'est ce que reflète en quelque sorte ce sujet.”
C'est à se demander lequel des deux est le plus dangereux, une espèce supérieure technologiquement nous observant, ou la réaction d’entités étatiques refusant que des nations rivales les dépassent.
L'une des choses les plus curieuses que dit Nell passe presque inaperçue dans la masse d'informations qu'il délivre :
"Il est possible qu'il y ait un accord non public"
On peut donc se demander quel type d'accord pousserait un Etat à organiser la mise au secret pendant plus de 70 ans, et entre qui cet accord aurait été conclu.
Ce texte est placé sous license CC BY-NC-ND 4.0
Transcription complète
Alex Klokus 00:02 J'ai la chance que Karl Nell se joigne à moi pour cette conversation. Karl, merci beaucoup d'être venu. Et merci à Anthony et A.J. de Salt. Merci beaucoup de nous accueillir. Karl, pour commencer, pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours, de qui vous êtes, et peut-être des raisons pour lesquelles les gens devraient s'intéresser à ce que vous dites ?
Ret. Col. Karl Nell 00:24 Bien sûr Merci, Alex. C'est un plaisir et un honneur d'être ici. C'est un événement fantastique. Et je suis heureux de voir qu'un grand nombre de personnes ont tenu jusqu'à la fin pour assister à cet exposé. J'ai eu la chance de bénéficier d'une bourse ROTC de quatre ans à Penn. J'ai obtenu un diplôme en génie électrique. L'armée m'a envoyé à l'étranger pour réaliser des projets d'ingénierie dans le cadre du Signal Corps. J'ai donc participé à de nombreux projets de communication stratégique en Europe. J'ai fini par travailler au sein du commandement spatial de l'armée, où j'ai commandé une station satellite au sol sous le suivi des chefs d'état-major. J'ai passé un certain temps à la base aérienne de Wright Patterson. L'armée m'a finalement envoyé passer un master en ingénierie mécanique, un master en études stratégiques et des études supérieures en informatique. J'étais sur la bonne voie pour rester dans l'armée, mais j'ai décidé que je voulais poursuivre une carrière plus technique. J'en suis donc sorti et j'ai fini par travailler aux Bell Labs, un endroit fantastique. Malheureusement, j'étais là au moment de la cession, que les gens connaissent peut-être, où l'entreprise a été scindée. J'ai quitté Bell Labs et j'ai fini par travailler chez Lockheed missiles et espace. J'ai travaillé chez Northrop Grumman. J'ai dirigé des programmes technologiques stratégiques dans l'industrie de la défense, j'ai travaillé pour un grand nombre d'agences à trois lettres, j'ai finalement été directeur technique adjoint d'une entreprise de 2 milliards de dollars, j'ai été vice-président et directeur général d'une entreprise de R&D basée en Virginie du Nord. Je suis resté dans l'armée. Dans la réserve, j'ai commandé à tous les niveaux, jusqu'à la brigade. J'ai eu la chance de mettre sur pied la toute nouvelle brigade expéditionnaire de l'armée, et j'ai été chef d'état-major adjoint pour le commandement du combattant. En fin de compte, cette expérience s'est combinée pour me donner l'occasion de conseiller le futur commandement, la plus grande réorganisation de la réserve de l'armée, depuis 1973, sur la façon dont l'armée peut être plus efficace, et ma dernière mission a été impliquée dans l’UAPTF, qui est peut-être la plus appropriée pour cette discussion.
Alex Klokus 02:32 Karl, voici la question à un million de dollars. Croyez-vous qu'une forme supérieure d'intelligence non humaine a visité cette planète ?
Ret. Col. Karl Nell 02:43 Oui, c'est vrai. L'intelligence non humaine existe donc. Elle a interagi avec l'humanité, et cette interaction n'est pas nouvelle. Et cette interaction se poursuit. Et il y a des personnes non élues au sein du gouvernement qui en sont conscientes.
Alex Klokus 02:59 Karl, c'est une déclaration assez audacieuse. Je me demande, et je suis curieux, dans quelle mesure vous êtes convaincu que c'est vrai ?
Ret. Col. Karl Nell 03:09 Il n'y a aucun doute.
Alex Klokus 03:13Et, Karl, quelles sont les preuves que vous avez vues, quel est le moment où vous avez développé ce niveau de conviction ? Parce que ce que vous dites est extrêmement important et lourd de conséquences. Et je sais que beaucoup de gens ici ne croient peut-être même pas à cette affirmation.
Ret. Col. Karl Nell 03:30 C'est vrai, une meilleure façon de poser la question est sans doute de savoir comment les personnes présentes dans l'auditoire peuvent parvenir à une compréhension commune de ce qu'est ce phénomène. Il y a donc deux voies possibles. L'une repose sur un axiome, l'autre sur les données. Jetons donc un coup d'œil aux données. Nous pouvons regarder certaines personnes qui ont un accès très élevé à l'information, comme Paul Hellyer, qui est le chef de la défense du Canada, et qui a dit la même chose. Haïm Eshed, l'ancien chef de la force spatiale israélienne, a dit la même chose. Chris Mellon, sous-secrétaire adjoint pour le renseignement et SAPCO, a dit essentiellement la même chose. Lue Elizondo a dit la même chose, David Grusch a dit la même chose. Et David Grusch a été autorisé à communiquer des informations de niveau présidentiel. Il s'agit donc de personnes qui sont en position de savoir, et qui vous disent la même chose. Vous pouvez également jeter un coup d'œil au Gang des Huit au Sénat et au Congrès. Deux membres du Gang des Huit, Marco Rubio et le sénateur Chuck Schumer, ont signé l'année dernière l'amendement relatif à la divulgation d’informations sur les PAN, et ont dit en substance qu'on ne leur disait pas la vérité et qu'il fallait faire avancer les choses. Voilà donc un aperçu de certaines données du point de vue de l’axiome. Qu'y a-t-il de si inhabituel dans cette réalisation ? Il y a des milliards d'étoiles dans la galaxie. La vie a évolué ici en 500 millions d'années, ce qui correspond à un clin d'œil. Nous avons trouvé des planètes autour de chaque étoile que nous avons observée, il est donc probable que l'univers soit plein de vie. Le programme SETI, en particulier, repose sur les mêmes hypothèses que celles que vous accepteriez et feriez probablement à ce sujet, sauf qu'il croit qu'une intelligence non humaine transmet des signaux ici. Mais en même temps, comme nous ne transmettons pas de signaux, SETI ne transmet pas de signaux. Les seuls signaux diffusés dans l'espace avec une puissance suffisante pour que quelqu'un puisse les capter proviennent de la télévision et des systèmes d'alerte précoce pour les missiles balistiques, dont on pourrait dire que notre technologie s'éloigne, que nous passons au satellite, à la fibre optique, et que la télévision est une chose du passé. Si la société devient stable, nous n'aurons peut-être plus besoin de systèmes d'alerte précoce pour les missiles balistiques. Il est donc probable que l'autre ne transmettra pas de signaux. Mais ce que l'autre peut faire, c'est venir ici, si c'est possible, et il y a des modèles physiques qui suggèrent que ce soit possible.
Alex Klokus 06:08 Et Karl, ce que vous dites est extrêmement important. Et vous avez fait référence à d'autres personnes qui ont dit la même chose et qui ont une crédibilité similaire pour lesquelles nous devrions croire ces personnes, mais le gouvernement lui-même n'a pas officiellement divulgué ces informations. Il s'est montré très réticent à le faire. Pourquoi ? Pourquoi pensez-vous que cela soit le cas ?
Ret. Col. Karl Nell 06:30 Il y a donc six raisons fondamentales. Là encore, on peut partir des principes de base. Il y a une raison de sécurité nationale, il y a l'absence de plan, il y a le risque de perturbation de la société. Il est possible qu'il y ait un accord non public, qu'il y ait des malversations et une volonté de les dissimuler, et il y a simplement l'intransigeance organisationnelle de base et le manque de priorité qui peuvent être associés à ce sujet. Tous ces éléments sont autant de facteurs qui font que la question de la sécurité nationale supplante toutes les autres. Il y a donc une opportunité, peut-être, de contracter la question de la sécurité nationale, de manière similaire à ce qui a été fait avec les armes nucléaires et l'énergie nucléaire, de sorte que l'énergie nucléaire, pas nécessairement classifiée, soit accessible au public, mais le manque de plan et le potentiel de perturbation sociétale sont des ingrédients clés qui empêcheraient tout dirigeant de présenter des informations qu'il n'a pas les moyens de traiter de manière responsable, ce serait irresponsable de le faire.
Alex Klokus 07:31 Ok, donc ce que vous dites, c'est que vous êtes absolument convaincu qu'une forme supérieure d'intelligence non-humaine a visité cette planète, qu'il y a des factions au sein de notre propre gouvernement qui sont au courant, et pourtant, nous n'avons toujours pas de plan, et cela peut représenter un problème de sécurité, cela peut représenter une menace pour les humains, et pourtant vous continuez à croire que nous devrions divulguer ? C'est bien cela ?
Ret. Col. Karl Nell 07:58 C'est exact. Il y a donc trois raisons qui l'emportent sur toutes les autres, et ces autres raisons sont fondamentalement valables, comme je l'ai dit. La première raison est le droit moral : le fait que le gouvernement existe pour et par le peuple. Ainsi, la nature de la réalité n'est fondamentalement pas une information gouvernementale, les gens ont le droit de connaître le monde dans lequel nous vivons. Et la poursuite du bonheur exige cette connaissance. Il s'agit donc d'une sorte de premier fondement philosophique global. Mais vous savez, en corollaire, si des méfaits ont été commis, ils doivent être corrigés s'il y a eu un manque de surveillance appropriée, comme l'ont suggéré certains des lanceurs d’alerte, et il faut y remédier. La première question est donc d'ordre moral. Le deuxième problème est qu'il n'est jamais préférable d'être en mode réactif, il faut plutôt être en mode proactif. Le mode réactif consiste essentiellement à essayer d'empêcher la divulgation d'informations. Mais si l'on n'y parvient pas, on peut se retrouver dans une situation où la divulgation est catastrophique et crée tous les problèmes que l'on essayait d'éviter. La meilleure façon d'y parvenir est donc d'opter pour une voie médiane plus équilibrée, celle de la divulgation contrôlée, ce qui, une fois encore, constitue un argument en faveur de certaines de nos divulgations. La troisième partie concerne tout simplement le progrès sociétal et la compétitivité mondiale. Il est nécessaire d'attirer davantage de cerveaux sur ce sujet afin de progresser et d'améliorer la société. Ces trois éléments réunis constituent les six autres raisons de ne pas divulguer.
Alex Klokus 09:25 Et que pensez-vous qu'il se passe si nous ne divulguons pas ? Je sais que vous avez évoqué l'idée d'une divulgation catastrophique. Peut-être que la divulgation pourrait nous être imposée. Qu'en pensez-vous ?
Ret. Col. Karl Nell 09:39 La situation est généralement considérée comme un état binaire. C'est comme un tout ou rien. Toute personne attentive se rend compte que le gouvernement a déjà indiqué que les phénomènes anormaux non identifiés sont réels. Ce ne sont pas les nôtres, ni ceux de nos adversaires. Le Pentagone l'a dit, et pour les gens qui font attention, c'est comme si la chaussure était déjà tombée. Beaucoup de gens pensent donc que la deuxième chaussure à faire tomber est : "Il s'agit d'une intelligence non humaine". Et peut-être que la conversation s'arrête là, comme si le président disait, vous savez, "il y a des intelligence non humaines". La vérité, c'est que cela va précipiter ce crescendo d'autres questions auxquelles le gouvernement n'est peut-être pas prêt à répondre et qui vont entraîner, si ce n'est précipiter, des ramifications négatives potentielles pour la société. À titre d'exemple, je citerais un événement de l'Antiquité, l'effondrement de l'âge du bronze. Eric Klein, de l'université de Princeton, a écrit en 2015 un livre très intéressant intitulé 1177 BCE, the year that civilization failed (1177 avant notre ère, l'année de l'échec de la civilisation). Ce fait est bien connu des chercheurs actuels. En l'espace d'une seule vie, toutes les civilisations antiques très efficaces de l'âge du bronze ont échoué, pour un ensemble de raisons qui ne sont pas nécessairement bien comprises aujourd'hui. Nous parlons donc de l'Égypte, de l'empire hittite, de l'empire minoen, de l'empire minocéen, de l'empire babylonien, toutes ces civilisations ont échoué et ne sont jamais revenues, à l'exception, disons, de l'Égypte. Il s'agissait de civilisations très sophistiquées, dotées d'infrastructures très développées, d'États administratifs très développés. Elles étaient mondialistes dans un sens, très semblables à celles d'aujourd'hui, en ce qui concerne le monde connu, le Proche-Orient connu, elles étaient économiquement interdépendantes. Elles avaient des liens diplomatiques et commerciaux. Et pourtant, ces civilisations se sont effondrées en une seule génération, en raison de facteurs de stress que ces civilisations n'ont pas pu collectivement gérer dans les délais impartis. Si l'on considère notre société actuelle, on pourrait dire qu'elle est pareillement fracturée, pareillement soumise à des tensions économiques, pareillement soumise à des tensions culturelles, pareillement soumise à des tensions diplomatiques, fracturées et fragiles, elle reflète en grande partie ce scénario. Pour un décideur responsable, c'est donc certainement un facteur à prendre en compte.
Alex Klokus 12:04 Lorsque vous dites cela, insinuez-vous que notre société n'est peut-être pas prête pour la divulgation ? Ou bien dites-vous que nous pourrions ne pas être en mesure de nous défendre contre cette autre force ?
Ret. Karl Col. Nell 12:21 Il y a donc différents points de vue sur la question de savoir si les gens sont prêts à faire face à ce phénomène. Et la culture populaire est en quelque sorte imprégnée de ce genre de choses, Roswell est devenu un mème depuis longtemps, nous avons des programmes sur les anciens extraterrestres, le Skinwalker Ranch, tout ça. Je suppose que je ferais une analogie avec les personnes qui croient en une certaine tradition religieuse, quelle qu'elle soit, et qui y adhèrent de manière très sérieuse et dévouée. Et, en posant la question, même pour les gens de cet acabit, et je me considère comme tel, si vous êtes confronté à la réalité de votre système de croyance religieuse, comme la réalité de l'ange métaphysique, d'un messager de Dieu, etc, c'est donc une chose de croire, et c'en est une autre de savoir. Et je pense que dans ce contexte, ce phénomène peut avoir un effet analogue, à la fois sur l'individu et sur la société.
Alex Klokus 13:27 Oui, mais pensez-vous que ce phénomène, cette forme d'intelligence non humaine, représente une menace pour l'humanité ?
Ret. Col Karl Nell 13:35 C'est aussi une bonne question, et d'autres personnes présentent les choses sous cet angle. Je dirais que si nous sommes, l'univers est régi par des lois de conservation. Et il est probablement raisonnable de supposer que les lois de la nature que nous comprenons, s'appliquent partout, nous pouvons avoir une compréhension incomplète, sans aucun doute, nous avons ces lois, mais elles sont en quelque sorte homogènes, et elles s'appliquent dans tout l'univers. Ces lois sont donc régies par des règles de conservation. Il y a des quantités conservées. Cette réalité oblige donc à une compétition de type darwinien pour survivre. Il est donc raisonnable de supposer que toute autre civilisation qui a évolué est passée par le même processus d'évolution darwinienne. Je pense donc qu'il est naïf de s'attendre à un altruisme total jusqu'à ce que l'on atteigne un état de post-pénurie, où l'on n'a essentiellement plus de besoins physiques qui étaient en quelque sorte encombrés dans cet univers. Dans un certain sens, c'est l'économie de l'avenir qui déterminera s'il y a coopération, concurrence ou symbiose, et qui guidera l'intention. Mais je pense qu'il est quelque peu naïf de supposer une intention malveillante ou un altruisme total.
Alex Klokus 14:56 Oui, c'est vrai. Ce que vous dites, c'est qu'il est impossible de connaître les véritables intentions d'une intelligence supérieure, nous sommes peut-être en concurrence pour les mêmes ressources limitées, peut-être pas, n'est-ce pas ? Il se peut que nous soyons presque sans importance pour eux. Et il se peut qu'ils agissent de manière altruiste, bien que nous ne puissions pas le supposer avec certitude. Si nous continuons sur la voie de la divulgation, pensez-vous que la divulgation est inévitable ?
Ret. Col. Karl Nell 15:22 Encore une fois, les personnes qui se penchent sur ce sujet et l'étudient, et il y a eu de bonnes études à ce sujet, d'un point de vue historique, se sont rendu compte que nous ne sommes pas vraiment dans une nouvelle situation. L'importance accordée à la divulgation a évolué au fil du temps. Ce n'est donc pas la première fois que nous arrivons à ce stade. Je dirais que l'apogée de ce cycle s'est produite en décembre dernier avec l'amendement Schumer, qui a ensuite été rejeté par la Chambre des représentants. Il reste donc à voir si le processus va se poursuivre. Le colloque que les sénateurs Schumer et Rounds ont eu en décembre, après le rejet de leur amendement, constitue un espoir et permet de croire que les choses vont s'arranger. Ils se sont rendus au Sénat et ont expliqué les raisons qui les poussaient à proposer cette législation. Je pense que le sénateur Schumer, pour le citer, a presque dit que c'était une parodie que cette loi n'ait pas été adoptée. Il s'agit donc d'une prise de parole bipartisane sur un sujet que la plupart des gens considéreraient comme marginal. Et pourtant, ces deux sénateurs ont ressenti le besoin de le faire et de réaffirmer leur volonté de faire passer ce texte. Nous espérons donc voir une réintroduction d'une version de ce projet cet été, dans le but de l'inclure dans le NDAA. D'ici à la fin de l'année.
Alex Klokus 16:48 Pensez-vous qu'il est impératif que les États-Unis prennent la tête des efforts de divulgation ?
Ret. Karl Nell 16:54 C'est une question intéressante, parce qu'il s'agit d'un phénomène mondial qui touche d'autres pays, tout comme les États-Unis, dont les rapports sont clairs depuis des décennies, d'autres pays ont rapporté ces faits. De plus, le Vatican a fait des déclarations qui font référence à ce sujet ou y font référence de manière indirecte. La religion organisée a donc aussi son mot à dire sur ce sujet. Il s'agit donc d'un problème qui concerne l'ensemble de l'humanité. Les États-Unis ont ainsi leur rôle à jouer. Mais ces autres pays ont aussi leur rôle à jouer. Et c'est à nous de reconnaître que l'action des États-Unis peut être devancée par une autre partie. Et il serait probablement plus propice de travailler collectivement.
Alex Klokus 17:38Je pense que la chose que je ne comprends pas très bien et sur laquelle j'aimerais avoir votre avis, Karl, c'est que si nous supposons qu'une forme supérieure d'intelligence non humaine a visité cette planète, si nous supposons que certaines des déclarations faites par des gens comme Dave Grusch sont vraies, que nous avons des matériaux issus d’engins écrasés, et si nous supposons que ces engins, que nous pouvons détenir, présentent des caractéristiques qui défient notre compréhension actuelle de la physique, il semblerait que cette technologie fournirait un avantage stratégique incroyable à n'importe quelle nation qui finirait par faire de la rétro-ingénierie en premier lieu. Et donc, pour moi, cela impliquerait qu'il y a une course à la rétro-ingénierie, et que ce sujet serait une priorité absolue. Êtes-vous d'accord avec cela ?
Ret. Col. Karl Nell 18:26 Je pense donc qu'une partie de ce que vous dites est une conclusion raisonnable. J'ai d'ailleurs suggéré quelque chose de similaire dans des déclarations antérieures. Mais il s'agit ici de passer d'un monde pré-divulgation à un monde post-divulgation, peut-être deux états stables séparés par une zone intermédiaire instable. Comment faire cette transition ? Encore une fois, cela renvoie à l'inquiétude que suscite cette divulgation catastrophique. Cette question est abordée dans le cadre de la réglementation des armements et de la destruction mutuelle assurée, même si nous n'aimons pas cela, c'est une sorte de régime géostratégique stable. Vous savez, l'idée du bouclier de défense de l'ère Reagan est également un scénario très stable, mais passer de l'un à l'autre est très instable. C'est un peu le reflet de ce sujet.
Alex Klokus 19:14 Je sais que vous et moi avons parlé tout à l'heure de l'idée que pour vraiment comprendre le phénomène, il est probable que nous devions approfondir notre compréhension de la réalité elle-même. Et je crois que je me demande, je peux imaginer un avenir où nous reconnaissons, et nous savons qu'il y a une forme supérieure d'intelligence non humaine, et pourtant nous ne comprenons toujours pas vraiment le phénomène, nous ne comprenons toujours pas vraiment la réalité. Je me demande donc si vous pensez que nous comprendrons jamais vraiment ce qui se passe, ou si une partie du jeu, une partie du voyage, une partie de la vie elle-même consiste à opérer dans un environnement dont au moins une partie nous est fondamentalement inconnue ?
Ret. Col. Karl Nell 19:56 Il s'agit donc d'une question épistémologique totalement philosophique, qui porte sur la nature même de la connaissance, n'est-ce pas ? Comment pouvons-nous savoir ce que nous savons ? Et comment pouvons-nous être sûrs de ce que nous savons ? Personnellement, j'adhère à l'idée qu'il existe une vérité ultime. Et que l'humanité, créée à l'image d'une puissance supérieure, est dotée de la qualité nécessaire pour chercher à la comprendre. Ainsi, une partie de notre objectif dans cette existence est de rechercher et d'essayer de comprendre cette vérité ultime à un degré de plus en plus élevé. Et ceci en sera une composante, évidemment.
Alex Klokus 20:33 Eh bien, Karl, j'apprécie vraiment que vous ayez pris le temps de discuter avec nous aujourd'hui. Je suis optimiste et j'espère qu'ensemble, nous pourrons peut-être faire avancer les choses et mieux comprendre ce qui se passe réellement. Car je suis tout à fait d'accord avec vous. Je pense qu'il est essentiel que nous trouvions une solution à ce problème. Je vous remercie donc à nouveau d'être venus. Merci encore à SALT de nous avoir accueillis. Et merci à vous tous de nous avoir écoutés.
Ret. Col. Karl Nell 20:59 C'était un plaisir, merci.