L'ancien amiral Tim Gallaudet: "Le Président ne veut pas de divulgation"
Le point de vue de l'amiral Tim Gallaudet sur les ovnis
L'amiral Tim Gallaudet, auteur du premier White Paper de la Fondation Sol publié ce mardi 18 mars, est de passage chez Kristian Harloff. Il est accompagné de Darcy Weir, réalisateur du documentaire Transmedium Fastmovers and USOs dans lequel il apparaît.
L'amendement Schumer et la divulgation
Tim Gallaudet s'avoue déçu que la proposition de loi initiale ait été rejetée. Cette version édulcorée “représente un grand bond en arrière pour la divulgation”. Le chemin sera plus long. Il reste optimiste cependant, car l'utilisation dans un texte juridique des termes PAN, INH (intelligence non humaine) et TOI (technologie d’origine inconnue) représente une avancée majeure. S'appuyant sur les travaux de Diana Pasulka, il rappelle qu'il faut une génération pour changer les habitudes. La génération Z (1995-2010) veut savoir et elle ne se laissera pas arrêter par la bureaucratie.
Il salue le travail de vulgarisation de Kristian Harloff sur la conférence de Karl Nell au symposium de The Sol Foundation : “Savoir ce qui devait apparaître dans l’amendement Schumer a nécessité un gros travail”. Les rédacteurs de l'amendement l'ont délibérément écrit pour mener à la divulgation : “L'amendement Schumer est ce dont nous avons besoin”. Timothy Gallaudet est convaincu que le Congrès va reprendre l'amendement Schumer et ré-orienter l'approche du DoD (Department of Défense). Interrogé sur la rumeur concernant la participation de David Grush au caucus UAP du Congrès, il ne confirme pas, mais souligne à quel point son action pourrait être déterminante.
Il comprend évidemment les préoccupations concernant la sécurité nationale que suscite la divulgation. Mais il souhaite qu'on suive les préconisations de l'amendement Schumer. D'une part, il faut garder les informations présentant un risque, celles qui fourniraient un avantage technologique à l'adversaire, d'autre part il est nécessaire “d'informer le public que nous sommes visités” car les implications en termes de sécurité sont importantes. Avec un public informé, il deviendrait possible de développer des politiques publiques qui sont pour l'instant inexistantes.
Darcy Weir fait remarquer que tout le monde s'est ému à propos de l'amendement Schumer et du rapport de l'AARO. C'était un obstacle sur le chemin. À l'ère de l'information, les gens vont au fond des choses rapidement. Il y aura d'autres amendements et le prochain sera mieux, espère le réalisateur. Pour lui, la seule chose qui pourrait bloquer l'avancée, c'est une attaque, une menace sur la sécurité des États-Unis.
A l'évocation d'une attaque qui stopperait le processus de divulgation, Timothy Gallaudet se déclare inquiet. “Je suis convaincu que la Chine va imposer un blocus ou attaquer Taiwan avant les élections” dit-il, précisant qu'il n'a pas accès à des documents classés, mais qu'il se base sur ce qu'il lit dans la presse. “Ça va mettre un énorme coup d'arrêt à la divulgation”.
Les ovnis
L'Amiral Gallaudet a occupé le poste de surintendant à l’Observatoire naval américain (USNO). C'est en travaillant avec des astrophysiciens, qu'il s'est rendu compte de l'immensité de l'univers. “Dès lors, se concevoir comme seule espèce intelligente devenait très arrogant”. Puis, il a regardé la vidéo GoFast sur un réseau secret de la marine. Cette vidéo a achevé de le convaincre que nous n'étions pas seuls. Plus tard, il a rencontré des gens “qui supervisaient la récupération lors des crashs et l'analyse des données sur les PAN”.
Timothy Gallaudet insiste sur sa certitude qu'il y a des tonnes de données classifiées sur les PAN, cachées un peu partout. On comprend qu'à l'instar de David Grush, il doit être prudent dans ses propos, étant lié par des accords de non-divulgation sur certains sujets.
Darcy Weir interrogé sur ce qu'il a découvert en réalisant son documentaire, parle lui aussi de nombreuses données sur les PAN, les PAN marins particulièrement, qui seraient stockées dans le plus grand secret par “des agences tierces” échappant à la FOIA. “C'est une échappatoire pour ne pas révéler les informations” souligne-t-il.
Timothy Gallaudet rappelle que l'on sait beaucoup plus de choses maintenant qu’en 2017. James Lacatski a sorti un livre dans lequel il dit qu'un engin a été récupéré. Il y a aussi toutes les allégations, le témoignage de David Grush au Congrès et des livres comme Skinwalkers at Pentagon. Il accorde énormément de crédibilité à tous ces gens.
Pour lui, “nous sommes confrontés à une intelligence supérieure non humaine”. L'intelligence est présente dans l'océan, dit-il en souriant, avec les baleines par exemple. Mais avec les PAN marins, il s'agit d'intelligence supérieure. Ils possèdent des engins qui font des choses que l'on ne peut expliquer, avec une technologie et une physique qu'on ne comprend pas.
“Le gouvernement ne sait toujours pas ce qu'ils sont, d'où ils viennent ni quelles sont leurs intentions”, précise-t-il.
L'AARO et la position du gouvernement
L'Amiral Gallaudet estime que le dernier rapport de l'AARO consiste surtout à nier toute existence de preuves concernant l'existence des PAN. Le Pentagone, lui, a décidé que ces informations devaient rester classifiées et non-reconnues.
Pour lui, le gouvernement ne veut pas divulguer.
Le président ne souhaite pas que cette information soit divulguée, car cela constituerait un énorme obstacle à l'élection de 2024.
Or, nous explique Gallaudet, l'AARO fait partie de la Défense et doit suivre sa politique. Et le Département de la Défense doit suivre les ordres de la Maison Blanche. Donc quoi qu'en pensent les experts de l'AARO, ils sont tenus de suivre la politique du Pentagone.
Certains de ses anciens collègues sont d'accord avec cette politique pour des raisons de sécurité nationale. “Ils ne veulent pas que nos adversaires, principalement la Chine, apprennent que nous possédons des débris et que nous pourrions les utiliser pour prendre un avantage technologique sur eux”.
“C'est une décision politique” souligne-t-il. Et d'autres pays seraient prêts à s'engager dans la divulgation. La France par exemple a publié le rapport Cometa. Au Canada, des hauts fonctionnaires ont pris position en faveur de la divulgation. “Les Etats-Unis devraient faire preuve de plus de leadership mais nous ne prenons pas les décisions politiques nécessaires et c'est malheureux”. Cette position attentiste pourrait, selon lui, conduire à une divulgation dramatique qui échapperait au Département de la Défense.
Cependant, l'Amiral semble en contact avec certains membres de l'AARO au moins. “Ils veulent travailler” dit-il. Selon lui, “les analystes de ce bureau sont seulement retenus par la politique de l'administration en ce moment”). Il espère, grâce à son doctorat en océanographie et au réseau d'experts océaniques qu'il connaît, créer un “effort national de recherche sur l'océan” dont les PAN seraient un volet. Il rappelle l'article de Christopher Mellon dans lequel celui-ci conclut que malgré des défis, la divulgation peut apporter une révolution scientifique et une coopération internationale.
Pour Timothy Gallaudet, les OSNI et autres PAN devraient être une priorité de recherche pour les États-Unis et pour le monde.
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